Concepts et Situations
1ière étape :
Le « soi » réagissant d’une façon par rapport à ce qui se passe autour, sans connaissance face à un obstacle.
2ième étape :
Le « soi » réagissant avec des applications stéréotypées mais sans expériences réelles.
3ième étape :
Le « soi » réagissant en fonction des acquisitions des connaissances et l’analyse de différents paramètres.
4ième étape :
le « soi » réagissant avec une certaine maîtrise de soi et de l’agression, plus approfondie.
5ième étape :
Le « soi » réagissant avec le contrôle absolu.
Ultime étape :
Le « soi » en parfaite harmonie avec l’Univers.
PARIS 13e
N’utiliser la Self – Contrôle / Défense qu’en cas de légitime défense.
L'ESPRIT DES 3 SENS
L’acte involontaire, que nous appelons « réflexe » est provoqué par trois sens sur les cinq que nous possédons.
1°) La vue, comme l’aigle qui plane, peut observer ce qui se passe.
( ce que nous voyons, nous fait réagir comme cligner des yeux).
2°) L’ouïe, que nous pouvons comparer aux ondes que perçoit le serpent.
( ce que nous entendons, peut nous faire rentrer la tête dans les épaules).
3°) Le toucher, comme le tigre qui attrape sa proie entre ses griffes.
( ce que nous touchons, peut nous faire retirer la main, comme la brûlure).
Les Publics Concernés
1°) – Les débutants, les pratiquants avancés et les confirmés.
2°) – Les adolescents.
3°) – Les adultes masculins (en prenant compte des aptitudes physiques et psychologiques selon l’âge.
4°) – Les adultes féminins (en prenant compte des aptitudes physiques et psychologiques selon l’âge).
5°) – Les âges avancés.
Définitions
La Maîtrise du Mental
Apprendre à se défendre. C’est l’une des principales motivations, avouée ou non, qui pousse un débutant à s’inscrire dans un club d’arts martiaux ou de sports de combat. Seulement, attention : en cas d’agression, le fait de pratiquer une de ces disciplines ne donne aucune garantie ? Alors, évitons les complexes de supériorité !
Règle n°1 : Ne jamais sous-estimer l’adversaire.
Règle n°2 : Face à un couteau, si vous le pouvez, fuyez. Si vous êtes acculé, défendez-vous.
Règle n°3 : Toujours préférer l’esquive.
Règle n°4 : Avant de contre-attaquer, détournez l’attention de l’adversaire ; cela peut être une tape, jeter des pièces de monnaie au visage, ou faire le geste de jeter quelque chose si vous n’avez rien.
Règle n°5 : Face à une arme blanche, toujours contrôler le bras armé, si possible au niveau du coude.
Règle n°6 : Avant de passer à l’attaque, l’agresseur se tait. Ce bref instant de silence doit être pour vous comme un signal d’alarme.
Bien sûr, il faut des mois d’entraînements réguliers pour acquérir les réflexes de défense. Il est bon d’apprendre à attaquer pour se mettre dans la peau de l’agresseur et connaître ses techniques.
Dernier conseil : un magazine roulé sur lui-même peut être aussi efficace qu’un bâton court, surtout sur des attaques en pique.
Enfin, et c’est sans doute le plus important, le fait de pratiquer un art martial ou un sport de combat devrait vous éviter de paniquer en cas d’agression. Qui sait ? La maîtrise du mental vous permettra peut-être de sauver votre vie.
En attendant, entraînez-vous bien !
La rédaction du magazine « Ceinture Noire ».
Avant de commencer à s’entraîner, quelques notions importantes sont intéressantes à considérer. D’abord qu’en est-il de la législation sur la légitime défense ? Quand une défense est-elle « légitime » et quand ne l’est-elle pas ?
Ensuite il faut étudier un paramètre fondamental en cas d’agression, le stress, car celui-ci peut nous faire perdre tous nos moyens.
Quelques notions de communication s’imposent pour tenter, lorsque c’est possible, de désamorcer les conflits par le dialogue.
La législation.
Il n’est pas rare que la personne agressée se retrouve sur le banc des accusés, poursuivie par l’agresseur s’il a été blessé. Il faut donc absolument connaître l’article 122 –5 du Code Pénal sur la légitime défense.
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte justifiée envers elle même ou envers autrui, accomplit dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de légitime défense d’elle même ou autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.
N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi, dès lors que les moyens employés, sont proportionnés à la gravité de l’infraction.
Ce texte inspire quelques commentaires :
* La légitime défense englobe la défense de soi mais aussi d’autrui et des gens.
* La défense doit toujours être proportionnée à la gravité de l’agression.
Dans l’esprit du législateur donc d’un juge éventuel :
* L’attaque est réelle ou imminente, en d’autre terme non imaginaire.
* L ‘agression est injustifiée, c’est à dire contraire au droit :on n’est pas soi même en train d’importuner ou de voler quelqu’un.
* L’acte défensif doit s’accomplir dans le même temps que l’agression :il ne s’agit donc pas d’une vengeance.
*La légitime défense des biens est plus restrictive que celle de personnes : « acte strictement nécessaire » (on ne peut pas utiliser d’autre moyen) ; un homicide volontaire est exclu.
Cependant, deux cas particuliers sont privilégiés en matière de légitime défense et seraient donc jugés avec indulgence en cas de litige : lorsque quelqu’un pénètre dans un lieu habité la nuit et en cas de vol avec violence.
Article 122 – 6 : « est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l’acte :
1° Pour repousser, de nuit, l’entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu
habité .
2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence ».
La gestion du stress.
Le stress aigu est la réaction normale de l’organisme face à une agression quelconque.
Bien géré, il peut avoir des effets positifs et augmenter les performances physiques et intellectuelles, comme lors d’une compétition sportive ou d’un examen. Mais parfois, il peut faire perdre ses moyens jusqu’à se sentir incapable d’agir face au danger, comme la souris tétanisée face au serpent !
Il est donc très important de maîtriser ce stress, de garder soi même la « tête froide » pour préserver, voire augmenter son potentiel défensif, et pour espérer faire retrouver son contrôle au sujet violent. D’autre part, la peur visible, aurait pour effet d’encourager l’agresseur (voir plus loin).
Enfin, la répétition de stress aigu mal géré conduit au stress chronique dont les conséquences à long terme sont néfastes pour la santé physique et mentale (problèmes cardiaques, dépressions, etc. ).
Comment contrôler son stress ?
Globalement le stress chronique « s’évacue » :
- sur le plan professionnel : grâce à l’étude des causes, la recherche et l’amélioration des dysfonctionnements éventuels générateurs de violences (groupes de travail, discussion critique des situations après coup ou débriefing, etc.).
- sur le plan personnel, par une bonne hygiène de vie : temps de repos et de sommeil suffisants, sport, distractions, etc.
Avant d’étudier le contrôle du stress aigu, voyons ce qui se passe dans l’organisme dans ce cas. La situation stressante provoque, de manière réflexe, une réaction en chaîne à partir du cerveau. Le système Sympathique est activé avec, en particulier, la libération dans le sang d’adrénaline. Cette hormone entraîne une accélération du cœur, de la respiration et une contraction des muscles.
Comment contrôler le stress aigu.
Il est très difficile d’agir directement sur son rythme cardiaque à moins d’être un yogi hindou ! Par contre, il est possible de contrôler sa respiration et ses muscles, mais aussi d’agir sur son état psychique, source même du stress.
Voici quelques exercices pour atteindre ce but :
Chez soi, s’entraîner à des exercices de respiration et de relaxation. Par exemple, s’allonger dans une ambiance calme et se concentrer d’abord sur la respiration. S’entraîner à respirer « avec le ventre » c’est à dire uniquement avec le diaphragme, en évitant de gonfler la cage thoracique. Plusieurs techniques sont possibles. L’une d’elles préconise de respirer en respectant temps égaux : inspirer, bloquer, expirer, bloquer. Il faut veiller à ne pas respirer trop vite car cela pourrait entraîner un malaise.
Après le contrôle respiratoire, revenir à une respiration normale puis décontracter ses muscles, région du corps par région du corps, en commençant par les pieds et en remontant progressivement jusqu’aux muscles du visage (ou inverse).
A ce stade, on peut avoir l’impression de s’enfoncer dans le sol.
* Lorsqu’on est bien détendu, essayer :
Soit de faire le vide dans son esprit, notamment en essayant de chasser le langage intérieur (éviter de se parier à soi même ) ; ceci est en fait difficile à réaliser. On peut pour s’aider, se concentrer sur un point imaginaire qui serait situé au milieu du front.
Soit de visualiser, un paysage ou une scène apaisants. La « visualisation » demande d’imaginer non seulement une image, mais aussi toutes les autres sensations (chants d’oiseaux, perception du vent ou du soleil sur la peau, odeur des fleurs, etc.).
Il est aussi possible de se répéter un mot comme « calme, calme, etc. ».
On peut s’entraîner à respirer, se détendre et faire le vide dans son esprit ou visualiser, assis ou debout, ce qui permet de se relaxer au travail.
Sur le terrain, si on a quelques secondes de préavis avant « d’entrer dans l’arène », respirer plusieurs fois très profondément, en fermant les yeux, en visualisant (comme les artistes et sportifs avant le moment de vérité).
Pendant la situation elle-même, se concentrer sur une respiration calme et profonde, mais en évitant que ce soit visible pour le vis à vis (respiration abdominale ). Ce contrôle respiratoire a pour effet de mieux contrôler sa voix et son attitude afin d’essayer de calmer l’individu agressif. Se défendre, en particulier au niveau du visage.
Il est possible de préparer la gestion d’une situation prévue à risque, en la « vivant » à l’avance grâce à une autre application de la visualisation ( imaginer et répéter intérieurement un scénario d’agressions ainsi que les réponses adaptées).
La communication.
L’agressivité et la violence sont des formes de communication où sont émis :
Des signaux verbaux : paroles
Des signaux non verbaux : ton de la voix, regard et mimiques, attitude, gestes ; c’est le langage du corps. Le contenu des paroles est presque moins important que la façon de les dire. Par exemple, lorsqu’on dit : « espèce de c… », en riant à un ami, il ne s’estime pas insulté pour autant. Ces signaux ne doivent pas être contradictoire ( se dire serein et afficher des signes de peur par exemple).
Les comportements agressifs sont communs à tous les mammifères dont nous faisons partie. Lors du premier contact visuel ou verbal, des rapports de domination/soumission s’établissent qui vont encourager ou décourager l’agresseur : la peur visible encourage l’agression. Face à un individu agressif, comme face à un chien méchant, on peut avoir peur ( c’est un sentiment parfaitement naturel), mais il faut s’efforcer de le masquer.
Comment se comporter pour prévenir ou dissuader une agression physique ?
Quand on marche dans la rue, il faut avoir l’air sûr de soi mais sans arrogance : marcher toujours d’un pas rapide et décidé, la tête et le regard droit, pour dégager une impression d’énergie et d’assurance.
Il faut éviter de dévisager les inconnus, car un regard insistant peut être interprété comme un défi et attirer la réflexion : « pourquoi tu me regardes comme ça, tu veux ma photo ? ».
Si les regards se croisent, il vaut mieux « se mettre en code » pour éviter la provocation, mais il est préférable de détourner le regard en tournant les yeux horizontalement plutôt que vers le bas car le message est différent. Les yeux qui se tournent vers l’extérieur signifient « je ne cherche pas querelle, mais je n’ai pas peur », tandis que baisser les yeux est un signe de crainte et de soumission.
Lors d’une altercation, il est conseillé de se tenir le plus naturellement possible, mais de profil ou de ¾ pour protéger la ligne médiane du corps qui présente le maximum de points vulnérables (menton, gorge, plexus solaire, entrejambe). Lorsque la personne agressive se rapproche, ne pas reculer mais monter les bras dans une attitude neutre, car plus la distance est courte plus les coups arrivent vite, en particulier les coups de tête. (voir plus loin).
Cette attitude « fermée » en terme de communication doit ménager des « ouvertures » : mains ouvertes et gestes apaisants appuyant le dialogue.
Au premier contact verbal, l’attitude et la voix doivent être calmes et conciliantes mais fermes.
Comme nous l’avons déjà dit, il faut éviter tout indice de peur :
Ne pas reculer, si l’autre avance sur nous.
Tenir la tête droite et regarder la personne agressive bien dans les yeux, éventuellement fixer un point entre les deux yeux ( là aussi ne pas baisser la tête ou avoir le regard fuyant). En effet, la tête et le regard droit sont un signe d’assurance et de franchise. Par contre la tête et le regard baissés sont un indice de peur et de soumission. La tête baissée et le regard par en dessous donnent un air sournois.
Garder son calme : respirer amplement mais discrètement (respiration abdominale), se détendre, éviter les gestes brusques, les mâchoires et les poings serrés (garder les mains ouvertes).
S’efforcer de désamorcer le conflit par le dialogue.
Le dialogue.
Face à une personne agressive, il faut éviter soi-même la contre-agressivité qui est l’attitude naturelle et automatique si l’on n’y prend garde : s’efforcer « d’encaisser » l’agression verbale avec philosophie.
Éviter aussi l’ironie, la moquerie qui ne manqueront pas d’aggraver la situation.
Mais, « à chaud », il n’existe pas de recette miracle de désamorçage car il y a trop de paramètres : la personne, nous-même avec notre personnalité, notre expérience et notre humeur du moment (nous serons plus patient si nous avons gagné au loto que si notre femme nous a quitté la veille…).
Cependant quelques règles peuvent être dégagées :
Attendre un peu avant de répondre, écouter, en profiter pour respirer et se décontracter.
Ensuite dialoguer avec calme sans hausser le ton.
Faire comprendre qu’on a compris le message : « je vois que vous êtes en colère », « je vois que vous êtes blessé », éventuellement reformuler : « si j’ai bien compris, vous me dites que… », « vous êtes donc mécontent parce que… », etc.
Montrer que l’on peut se mettre à la place de l’autre : « je comprends votre réaction, cependant… ».
Montrer que l’on respecte la personne et son opinion : « votre point de vue mérite d’être discuter ».
Ne pas attaquer l’estime de soi du sujet, en particulier devant des tiers devenus des spectateurs : ne pas dire « vous n’êtes pas capable de… », etc.
Utiliser le langage « juste » sans inhibition ni agressivité : ne pas dire « vous avez tord », mais « je ne suis pas d’accord avec vous », etc, dans le but de trouver un compromis.
Le rire bien utilisé est un excellent moyen de désamorçage, mais il faut rire avec le sujet et non de lui.
Des jeux de rôle peuvent permettre de se préparer à gérer différents types d’agression verbale, de la même façon qu’on s’entraîne à la self-défense. Ce travail sera plus fructueux s’il se déroule devant un camarade « arbitre » ou une caméra vidéo pour faciliter le débriefing.
Extrait du livre « Self-défense pour tous »,
de Dominique GROUILLE, Ed CHIRON